Juin 1708.
À Abomey, capitale du royaume du Danxomè, le trône vient de changer de main. En remplacement du roi Akaba mort au front, une femme est installée au pouvoir. C’est Tassi Hangbé, sœur jumelle du souverain disparu. Femme d’engagement, ayant fait ses armes aux côtés de son frère ainsi que l’exigent les traditions
gémellaires du pays, Zinwxè Tassi Hangbé promet de changer le quotidien des femmes. Lentement, certains fondements machistes de la société s’effondrent. Hangbé féminise les professions traditionnellement réservées aux hommes dont le métier des armes avec la création d’un corps essentiellement composé de femmes, les « Minons » qui deviendront beaucoup plus tard, les « Agodjiés ». Mais cette reine dérange. Par ses méthodes, ses réformes et ses audaces. Et puis, envisager sa succession avec son fils issu de son mariage avec un roturier, menace la lignée patrilinéaire.

Des projets de déstabilisation de son pouvoir se tricotent dans l’ombre. L’un d’eux, mené par son propre frère,
est d’une perfidie inattendue. Mais la reine a des ressources pour contrer les comploteurs teigneux et dangereux.
Voici, reconstituée, l’histoire d’une reine qui a marqué, par ses œuvres, la dynastie royale du Danxomè.

Confondue au règne de son frère jumeau dont « elle n’assume que le prolongement » disent les traditionnalistes, son pouvoir a été longtemps invisibilisé. Mais aujourd’hui, des recherches et témoignages s’emploient à l’arracher
de l’anonymat et à la faire connaître davantage. Si elle est l’une des figures les plus emblématiques du féminisme
historique en Afrique, elle est pour beaucoup, une héroïne inspirante dont le parcours mérite toute lumière.