Auteur: Kwame Nkrumah Editions: Présence Africaine Pages:209
Le Consciencisme (1964) constituait la première entreprise globale et progressiste de systématisation des faits et des fins que les États négro-africains indépendants, mais toujours menacés et vulnérables, avaient à organiser et à accomplir. Dans cette nouvelle édition (1969), KWAME NKRUMAH, sans rien changer de son propos initial, crut, toutefois, nécessaire d’ajuster sa réflexion à la situation nouvelle créée en Afrique par les mouvements de libération. Fondé sur le matérialisme dialectique, le Consciencisme pose les bases théoriques de la révolution sociale en Afrique, il dégage au niveau conceptuel la matrice d’une pratique qui amènera la « conscience » africaine à intégrer, sans s’y perdre, les forces qui la travaillent contradictoirement. Il s’agit donc de la théorie d’une pratique, d’une politique. Lutte de classes dans l’idéologie, conquête de l’identité culturelle contre toutes les forces qui l’occultent ou la dévoient, tels sont les objectifs essentiels. Appeler paradoxalement « consciencisme philosophique » une théorie dont le fondement est la matière, et la dialectique le moteur, marquait chez NKRUMAH le souci, imposé par la réalité africaine elle-même, de valoriser – contre un certain marxisme réducteur – le rôle des superstructures (idéologie, art, éthique…) dans la lutte de libération.
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